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THEM ou le périple de 2 globes-trotteurs en herbe
13 juin 2009

ROBINSON CRUSOE

Que faire? Glandouiller encore en attendant désespérement que le portable sonne pour un boulot, squatter encore dans les agences d'emploi où rien n'aura changé ou continuer notre voyage dans la lancée où nous l'avions préalablement commencé?

De toute façon, il ne nous reste pas assez d'épargne pour continuer vraiment notre route par le Nord. Ah ça non, ce n'est pas la paie d'esclave que l'on a touché au Shamrock qui aurait pu nous permettre d'aller où que ce soit! On en a encore un os de poulet en plein milieu de la gorge à cause de cette histoire, enfin, il faut bien passer et penser à autre chose!

Et cet autre chose en question, c'était bien cette idée d'aventure qui siège toujours en nous qui a été vainqueur!! On est donc parti sur l'île située juste en face (cent bornes à vol d'oiseau) : Fraser Island.

'K'Gari' (surnommée ainsi dans le langage aborigène, signifiant 'Paradis')

Plus grande île de sable au monde avec ses quelques 120 kilomètres de long et 15 de large, Fraser plaît à tous et sans conteste! On a pu le vérifier par nous-même. Permis en poche (les rangers ne rigolent pas, il faut payer pour avoir le droit de rouler et de dormir sur cette île!), kérosène dans le moteur -euh, non, essence bien sûr! -, on a pris une barge qui nous a mené tout droit là-bas. Heureusement que nous avons un 4X4 entre parenthèses car aucun autre type de véhicule n'y est autorisé ; il est d'ailleurs assez rigolo de voir les camions poubelles et les remorques de particuliers équipés avec des roues du tonnerre pour pouvoir passer! Même les bus sont conçus pour ça, quatre roues motrices et châssis énorme le prouvant! Toutes les routes sont en fait des pistes de sable, même à l'intérieur des forêts verdoyantes de l'île, on s'est donc procuré aussi la table des marées avant de partir, un peu indispensable si on voulait pas se retrouver coincer entre les dunes et les vagues! Enfin, rassurez-vous, pas de ça, tout s'est bien passé, pas eu besoin d'envoyer un 'Meydey'... De toute façon, pas de couverture réseau du tout, à peine si l'on a pu écouter la radio, coupés totalement du monde, de la terre ferme, seuls puisque pas en saison ni vacancière ni touristique, ça fait un bien fou!!!

Fraser, là, sur votre carte peut apparaître comme une toute petite pointe mais en réalité, elle vaut le détour de par sa beauté, son écosystème, son ciel bleu le jour, sa voie lactée splendide lorsque la lune s'installe et tout simplement pour son irrésistible douceur de vivre.... Fraser pour toutes ses raisons est inscrite au Patrimoine Mondial depuis 1993. Bon, attention aux confusions, si vous la voyez du ciel comme cela est possible depuis l'un de ces coucous qui atterrissent directement sur la plage (quoi de mieux pour une piste? Quel luxe aussi, chapeau aux pilotes!), elle vous paraîtra bien verte - ce n'est pas non plus une auréole dorée en plein milieu du Pacifique -.... Mais elle recèle de ces secrets! Tenez par exemple, il y a des tas et des tas de lacs, les uns perchés et limpides, les autres aux eaux brunes... De plus, les dingos sont une espèce protégée mais dont on dit qu'elle peut être dangereuse. Pour notre part, nous en avons croisé quelques uns, suffit de se tenir droit et de les fixer, de ne pas s'enfuir à toutes jambes, de ne pas non plus leur tendre un bout de viande en s'exclamant : "Il a faim le chien-chien? Il a faim? C'est pour qui le petit bout de bidoche?", et tout se passe bien. Ils ont juste les crocs, c'est normal pour des chiens sauvages, ils chassent! Enfin, toujours des histoires dans les journaux pourtant avec "Des attaques de dingos à répétition ces derniers temps sur Fraser", ce que n'hésitent pas à réprimander les rangers qui en profitent pour se sentir les rois du monde en les éliminant (ben oui, comme à la chasse, espèce protégée ou pas, ils ont un quota!)... Enfin, chacun garde son opinion là-dessus et même si on ne se sent pas rassuré lorsque l'on croise en marchant un dingo qui rôde par hasard, avec tout ce qu'ils disent et placardent comme panneaux 'Attention Danger', ben on serait plus du côté de B.B. sur ce coup-là! Ils doivent avoir une bonne raison de les haïr! En tout cas, ils ne nous ont pas mangé, y'en a même un qu'on a vu sur la plage, en repartant, et qui a bien voulu se laisser filmer! Chouette souvenir!

Passons au recyclage à présent! Car, oui, on a éprouvé le besoin de devenir écolo jusqu'au bout après ça! Sac jaune de recyclage dans les poubelles jaunes pour tous les cartons, plastiques, papier et verre, on a bien enregistré le message.. Bon, ben oui, il faut bien s'y mettre un jour! Et bien, malgré que ce ne soit pas facile facile de partager ses déchets lorsque l'on a pour simple toit une voiture, finalement, ce n'est pas plus contraignant que trouver des toilettes rapidement au milieu de nulle part - lol! Nous trions donc... Et puis aussi, le déclic a été cette espèce de rage envers tous ces trucs plastiques que les vagues rejettent après une marée ou que les gens insensés ou peu scrupuleux balancent vulgairement depuis leur fenêtre sans prendre la peine de bouger leur derrière du siège pour aller à la prochaine aire de stockage des déchets... Ca commence comme ça et puis ça en pollue la plage, l'île, la nature, l'environnement! Pfffff, on sait tous ce que c'est que de se balader en plein Paris et de se retrouver à compter les vieux chewings-gums collés, les mégots flétris, les mouchoirs usagés et les boulettes de papier tombées 'par inadvertance bien sûr', en attendant le bus, en traversant la rue ou en descendant dans une bouche de métro! Ca fait peur! Euh, stop deux secondes, on ne parle pas QUE des Parisiens là, hein (prenez pas ça pour vous les Lolos, vous êtes tout le contraire de ces gens-là, on le sait bien!), on parle de cette espèce de personnes qui a un malin plaisir ou une stupidité chronique à détériorer l'espace dans lequel ces gens évoluent, ils existent partout dans le monde, pas qu'à la capitale, cela va de soi!!!!! Bon, ok, c'est l'heure des confidences, il nous est bien sûr arrivé, un jour par-ci, une maladresse par-là de traîner sa tête en l'air et de ne pas penser au geste réalisé! Que de cigarettes envoyées au caniveau ou de papiers de bonbon laissés au bon gré du vent! Après tout, y'a pas d'âge ni d'heure pour le changement, suffit de s'y atteler... Alors, on respecte un peu plus mais on ne voudrait surtout pas faire la morale à qui que ce soit, c'est un choix personnel et singulier, c'est tout simplement notre quart d'heure vert mondain.......

On a pour résumer visité tout ce qu'il y avait à voir sur cette île si... île : baleine (la première de la saison, quelle chance d'en observer une en train de sauter, de jouer, de faire sa route), dingo, bateau, épave échouée sur le sable, forêts denses inexplorées, ou presque... De quoi faire de belles photos et aussi suffire à Bubulle pour parfaire ses dons de conduite. Aucun enlisement, aucune crainte, parfait jusqu'au bout du pneu! Ah oui, Fraser a rendu tout le monde heureux!!!

Bon, toujours est-il que cette petite escapade façon Robinson Crusoé du XXIème siècle était parfaite. Se retrouver seuls, en faisant camping sauvage avec presque rien et des balades pédestres au milieu de Mère Nature nous a fait un grand bien... Imaginez que l'on avait les levers de Soleil et de Lune sur le Pacifique... Rien autour, juste du sable, le bleu de l'océan.... Ca donne envie de chanter, de crier... Comme au premier jour, souvenez-vous! Si peu de choses, on ne connaît rien encore, la première bouffée d'air entre dans vos poumons, vous pleurez, vous vivez! Oui, les cinq sens remis totalement en éveil. Recouvrer une vision sublime du monde, les petites brises qui viennent vous frôler les bras, le délicat parfum iodé dans vos narines, le son incessant des vagues qui viennent se briser sur le sable encore chaud, reconnaître ce goût si enivrant de la vie, si courte, si... Enfin, le romanesque n'était pas de trop, c'est vrai car sur cette île, c'était comme un détachement du monde matériel et superflu qui gère tout de nos vies, comme un nouveau souffle, une page qui se tourne, deux enfants qui grandissent et se retrouvent dans leur peau d'adultes... Loin de tous ceux qui les ont vu évoluer... ...

Nous sommes finalement restés quatre jours, trois nuits à rêver, découvrir, penser, jouer de l'harmonica, déjeuner - la table de camping en face de ce précieux joyau que formait le paysage... Bon, cessons ce récit trop insolite qui aurait pu vous ennuyer ; c'est bel et bien ce que l'on a ressenti et ce qu'on a si peu la chance de ressentir dans une vie, tellement absorbés parfois par le quotidien, la routine, le boulot, les 'manques de temps' de se délecter de ces petites choses qui nous ont créées et mises là sur cette Terre...

Bref, bref, le retour à la réalité, à la connection internet, aux problèmes coutumiers, au bruit, aux annonces de jobs, à la crise, aux autres a été non sans un autre regard... Toujours un peu plus loin, toujours un peu plus interrogatif sur ce monde.

Laissons là nos brèves réflexions qui ne font avancer que nous, nous vous laissons apprécier cette lueur de vacances via nos prises de vue (encore une fois, pas eu le temps de trier, vous aurez tout, à vous de juger!)...

Bises isolées des Français.

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